Ces derniers jours n’ont pas été faciles. Ce Vendredi 13 novembre, rien ne nous avait préparé à vivre ce qui me semble aujourd’hui un certain tournant de notre histoire française, mondiale et citoyenne. J’étais fatiguée, j’avais eu froid toute la journée, je voulais rentrer jouer et passer la soirée tranquillement avec mon chéri et mon chat. On regardait une série quand les premiers messages d’inquiètudes sont arrivés et que mon coeur s’est serré. Pendant de longues heures, j’ai envoyé messages sur messages, scruté les réseaux, attendu les réponses de chacun pour savoir si tout allait bien, avec la boule au ventre chaque fois que cette réponse prenait un peu trop de temps à arriver. Puis, cette prise de conscience que désormais, personne n’est à l’abri du danger. Qu’en ce vendredi 13 novembre 2015, la vie ne tenait qu’à nos goûts musicaux, l’envie de boire un verre ou de voir un bon match de foot au Stade de France.

Je suis une personne assez insouciante d’habitude, je ne suis pas parano et j’ai tendance à ne pas avoir peur du monde extérieur, mais j’avoue que là, pour une fois, j’ai eu peur. Après les attentats de Charlie Hedbo, travaillant moi-même pour un grand quotidien français, ce n’était déjà pas facile. Mais, on se rassure comme on peut en se disant que ça ne peut pas t’arriver à toi. Tu n’as rien fait toi, tu n’es pas journaliste, ni dessinateur. Tu ne t’exprimes qu’à travers un blog et encore…tu n’y parles que de geekeries. Oui, voila, tu te rassures en sachant que tu n’es pas Zemmour et que tu n’ébranles pas l’opinion publique. Rien ne peut t’arriver.

Et après, tu vois ce qui s’est passé, dans des endroits où tu passes souvent, dans des lieux où tu aurais pu te trouver, où des amis vivent. Tu apprends le nom des victimes et même si tu ne les connais pas, tu ne peux t’arrêter de penser qu’eux aussi, ils n’avaient rien fait et pensaient que rien ne pouvait leur arriver non plus.

Un malheureux hasard mêlé de barbarie humaine, mais ça n’empêche que tes convictions sont chamboulées. Et si je devais avoir peur finalement ? Ma famille n’a cessé de me dire de faire attention…mais attention à quoi ? Personne ne devrait vivre dans la crainte de ce qui pourrait arriver, en prenant les transports, en allant au cinéma, ou en se rendant au travail.

Je considère avoir eu de la chance car aucun de mes amis n’a été blessé, ce triste soir-là, bien que certains et certaines aient été sur place, soit au Stade soit dans les quartiers touchés. Et je pense qu’eux aussi, se sentent chanceux et ont encore plus la rage de vivre. Alors, j’ai décidé de continuer à vivre comme je le faisais avant, sans avoir peur, pour que la Terreur ne triomphe pas.

#NotAfraid

Rédigé par

Nyah

Blog d'une Geekette aux cheveux changeants, jouant à la console et élevant des dragons dans le Royaume des Septs Couronnes. Ecrivez-moi à cette adresse : stefania.ophiel[at]gmail.com