Il en aura fallu du temps pour que je vois enfin ce film, et aussi pour que je vous en parle. tout semblait contre moi, mais finalement j’y suis parvenue. D’ailleurs, il n’est pas trop tard pour les retardataires, Gravity étant toujours à l’affiche, malgré le fait qu’il soit sorti le 23 octobre et que nous sommes déjà en décembre. En même temps, vu le succès qu’il a eu, ça s’explique en grande partie. Aussi, parlons-en un peu de ce « chef d’oeuvre auto-proclamé » d’Alfonso Cuarón…

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D’habitude, je ne cours pas après les films devant lesquels tout le monde s’extasie, parfois avant même qu’ils ne soient sortis (rappelons que je n’ai toujours pas vu The Artist et que j’ai à peu près mis un an et demi pour voir Drive et Intouchables). Gravity risquait donc de passer par la même case, sauf que je ne pouvais pas me le permettre puisque c’est le genre de film qu’il faut Absolument voir au cinéma (et en Imax pour les plus chanceux). En effet, malgré les multiples avis divergents que j’avais pu entendre concernant l’histoire, tout le monde s’accordait pour dire que les effets de 3D méritaient amplement les compliments reçus. Alors, j’ai laissé passer la première vague, ainsi que la deuxième, histoire de profiter d’une salle de cinéma qui ne serait pas bondée par le monde et de vivre cette expérience pleinement.

 

Un scénario qui tient en 3 lignes…

En toute honnêteté, l’histoire ne tient qu’à une phrase : Au cours d’un voyage spatial de routine, une catastrophe se produit et pulvérise la navette, laissant deux astronautes livrés à eux-mêmes dans l’immensité abyssale de l’Univers. Par contre, il serait dommage de ne juger le film qu’à partir de ça, car un scénario simpliste peut parfois donner de belles surprises. Et c’est le cas de Gravity où l’histoire devient tellement immersive qu’il n’y a pas besoin d’en dire davantage. Il suffit simplement de se laisser porter par l’image et vivre l’expérience de ce « monde » inconnu et silencieux qu’est l’espace.

 

…mais une 3D à couper le souffle

C’est une des rares fois où la 3D est vraiment bien exploitée au cinéma, à mon sens. Au placard les vieux effets de profondeurs, bonjour le cadre spatial aux allures plus vraies que nature. A se demander s’ils n’ont pas vraiment tourné par-delà l’atmosphère! Mais ce n’est pas tant le décor qu’on retiendra, même s’il y a une certaine beauté dans cette vision de la Terre depuis l’espace et de ce néant en partie inexploré, que l’image au service de la narration. En effet, les éléments de 3D qui surgissent de l’écran contribuent à l’immersion du spectateur dans l’histoire au point que l’on vit cette expérience en même temps que les protagonistes. Comme si nous allions, nous aussi, bientôt être à court d’oxygène. Retenir son souffle parait alors normal et l’angoisse commence à monter.

 

Dans le vide, pour l’éternité

Oui, car je ne sais pas pour vous, mais personnellement, je ressens une certaine angoisse à m’imaginer errer dans le vide, avec pour seule compagnie mes propres pensées, jusqu’à ce que je meure asphyxiée, loin de Tout ce que j’ai connu. C’est assez dramatique. Personne ne voudrait mourir Seul, perdu dans l’Espace. Dans ce silence qui en devient assourdissant. Alors on se prend au jeu. On s’identifie peu à peu à ce docteur Ryan Stone campé par Sandra Bullock (qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas), et on lutte tout autant qu’elle, en se demandant s’il y a une autre issue à cette fatalité.

 

Des questions sans réponses

Si le film semble à première vue se lancer dans de grands débats existentiels, (après tout, les histoires de survie se prêtent bien à l’exercice) il reste toutefois très libre d’interprétation puisqu’il ne fait que lancer les questions sans y répondre. Ce qui n’est pas plus mal au final, car il m’aurait paru déplacer de vouloir imposé un quelconque avis philosophique ou métaphysique sur le sujet. Bien que cela puisse en frustrer plus d’un, le film est fait pour se confronter à certaines interrogations et non pas pour y apporter des réponses. Vous ne découvrirez pas quelle est la place de l’homme dans l’univers, ni quelles raisons poussent à survivre même lorsque tout est vain. Gravity a au moins le mérite d’être universel à ce niveau…

 

Hurler en Silence entre l’étroit et l’immense

Au-delà des prouesses techniques réalisées, ce que je retiendrais du film, est qu’il tient plus de l’expérience que du récit. Certes, la narration est tout de même présente, mais on ne peut s’empêcher de se demander « et moi, qu’est-ce que je ferais? » en entrainant irrémédiablement cette immersion et cette identification à travers les personnages du film, malgré le fait qu’on risque peu de se retrouver dans cette même situation. J’ai aimé cette sensation d’être à la fois tout petit dans un univers trop grand, et trop grand dans un espace tout petit.

Du coup, je suis agréablement surprise par ce film, contrairement à ce que j’aurais pu penser au début, et je suis contente d’avoir pu vivre ça au cinéma. Il est probable que la sensation aurait été différente sur un écran de télévision. Gravity fait donc partie de mes bonnes surprises de l’année, et mérite une bonne place dans mon Top Films.

 

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Et vous, vous l’avez vu? Qu’est-ce que vous en avez pensé ?

Rédigé par

Nyah

Blog d'une Geekette aux cheveux changeants, jouant à la console et élevant des dragons dans le Royaume des Septs Couronnes. Ecrivez-moi à cette adresse : stefania.ophiel[at]gmail.com