Et si je te disais que tu peux devenir un arbre, ou bien un écureuil, ou encore une particule d’oxygène ? Mais peut-être que tu voudrais être un pancake ? Un continent ? Non, mieux, une galaxie… Dans le « jeu » Everything, c’est possible. Tout droit venu de l’esprit de David O’Reilly, l’artiste derrière The Mountain, ce jeu sort des sentiers battus pour nous proposer une expérience assez spéciale de prime abord.

 

Être l’infiniment grandet l’infiniment petit

Graphiquement, Everything n’a rien de bien exceptionnel. Les herbes ne bougent pas sous le souffle du vent, les étendues d’eau ne sont pas spécialement réalistes et les êtres vivants ont des déplacement…qui défient les lois de la physique. D’ailleurs, le jeu vous met d’emblée en situation, lorsque vous êtes catapulté dans le corps d’un cheval (était-ce un cheval, d’ailleurs ?) qui avance sur la tête. Je vous avais prévenu. Si vous vouliez exploiter les capacités graphiques de votre PS4, ce sera plutôt vers Horizon qu’il faudra se tourner. Dans Everything, le but est tout autre.

Même si on ne comprend pas tout lorsqu’on commence à jouer, vous vous rendez rapidement compte que vous pouvez passer d’un objet à l’autre, d’un animal à l’autre. Du plus petit au plus grand ou vice-versa. De la particule aquatique, devenez un poisson, une plante, ou un rocher, puis une montage…une île, une planète, un système solaire ! Le jeu vous invite à explorer les recoins du monde en prenant part à sa vie.

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Faire partie d’un Tout

Je ne vais rien vous cacher, j’adore Everything. Je ne m’attendais pas du tout à ça, au début. C’était d’ailleurs très bizarre, mais rapidement la curiosité a pris le dessus. Jusqu’où l’immersion allait m’amener, qu’est-ce que j’allais pouvoir encore incarner… Au départ, le jeu vous guide pendant quelques heures pour vous initier au gameplay. Il vous apprend à faire danser et chanter les éléments, à se transformer et se multiplier, au rythme de fichiers audio parlant de la philosophie de l’être. La remise en question de notre place dans l’univers, mais aussi de notre perception des choses. Ce sont les mots du philosophe Alan Watts qui vous guideront. Puis, une fois que vous serez devenu Tout, le jeu commence réellement. Everything ne vous tient plus la main mais vous offre l’immense liberté d’être ce que vous souhaitez.

J’ai déjà plus d’une dizaine d’heures de jeu au compteur et je ne m’en lasse pas. Non seulement les musiques de fond et d’ambiance sont très belles, à la fois douces et mélodieuses, mais elles ont le pouvoir de vous bercer au fil de votre aventure métaphysique. Plus qu’un jeu, il s’agit essentiellement d’une expérience poétique et philosophique. C’est complètement WTF et ceux qui n’ont trouvé aucun charme à No Man’s Sky (en tout cas dans son côté procédural et la méta que le jeu véhiculait), verront en Everything une vaste blague. Personnellement, c’est mon petit plaisir d’exploratrice du cosmos à la recherche du sens profond de notre existence.

Il y a quelque chose d’assez magique dans Everything. Dans sa manière d’aborder le temps si vous êtes un continent ou si vous êtes une brindille. Dans sa façon d’être aussi immense que simpliste dans son fonctionnement. On n’est jamais Rien, il y a toujours quelque chose. Une cellule, une fibre, une particule…qui forme un tout.

Puis, si vous êtes fatigué de vous projeter dans les éléments, le jeu peut tourner tout seul également. Il est ainsi plaisant de laisser l’auto-play parcourir le monde à sa guise, et de découvrir d’un oeil nouveau ce Tout qui nous caractérise.

Everything est disponible sur PS4 et Steam, à 14,99€.

Rédigé par

Nyah

Blog d'une Geekette aux cheveux changeants, jouant à la console et élevant des dragons dans le Royaume des Septs Couronnes. Ecrivez-moi à cette adresse : stefania.ophiel[at]gmail.com