Il y a quelques temps, j’ai craqué pour l’édition collector du jeu Life is Strange, en version physique. Je n’avais pas fait le jeu, lorsqu’il était sorti de manière épisodique sur le store PlayStation, du coup c’était une grande découverte pour moi. Pourtant, Life is Strange avait déjà beaucoup fait parler de lui. Pour certains, c’était le jeu de l’année, à ne râter sous aucun prétexte. Pour d’autres, les critiques pleuvaient sans demi-mesure. Ainsi, allant au-delà de tout ça, je me suis dit que je me ferais ma propre opinion que voici !

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Make your own decisions

Avant de commencer à jouer, je ne savais presque rien de Life is Strange. J’avais réussi à passer à travers les mailles du filet, sans aucun spoil. Je ne connaissais que la base : on joue une fille qui a une copine avec les cheveux bleus et il est question de contrôler le temps. La base, comme je vous disais. D’ailleurs, j’hésite à vous en dire plus, mais il me serait très compliqué de vous parler du jeu, sans en parler davantage. Du coup, même si la suite restera sans spoils, si certains comme moi préfèrent ne pas en savoir plus avant de jouer, vous savez ce qu’il vous reste à faire avant de continuer à lire : LANCER LE JEU !

Revenons à nos moutons. Ici, on incarne Maxime, ou plutôt Max comme elle préfère qu’on l’appelle, une adolescente des plus classiques. Un brin introvertie, avec un talent pour la photographie, parait-il. Surtout pour les selfie. De retour dans sa ville natale, afin d’intégrer l’académie Blackwell, une prestigieuse école d’art, elle a du mal à se faire à sa nouvelle vie d’étudiante sur un campus universitaire. On se rend rapidement compte qu’elle n’est pas du tout l’élève la plus populaire de l’école et que d’ailleurs, elle n’a pas énormement d’amis. Jusque là, on se croirait presque dans un épisode de série pour teenagers.

Mais le jeu commence sur une scène plus étrange. En effet, l’épisode 1 débute sur une Max perdue en pleine nature, alors qu’une tempête fait rage tout autour d’elle. On dirait une vision d’apocalypse, l’ouragant détruit tout sur son passage et tandis qu’elle essaie de se réfugier dans le phare, celui-ci s’écroule sur elle. Alors, elle ouvre soudain les yeux et se retrouve dans sa salle de classe…

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L’effet papillon, ça vous dit quelque chose ?

Comme je le disais plus haut, le jeu est construit sous forme d’épisodes, qui sont au nombre de 5 en tout. Telle une série, chaque épisode nous plonge un peu plus dans l’histoire, en apportant son lot de questions et de réponses, jusqu’à atteindre le grand final. Certains épisodes sont plus intéressants et prenants que d’autres, mais l’ensemble fait l’effet escompté : donner l’envie de découvrir ce qui se trame derrière tout ça. Et c’est là, que les avis commencent à se différencier.

Si personne ne remet en cause le côte humain et émouvant du jeu (personnellement en tout cas, il m’a fait pleurer par moments. Je suis une grande sensible, que voulez-vous !), il est vrai que certains points de l’intrigue méritaient d’être approfondi. Je ne fais pas partie des gens qui ont trouvé le jeu « prévisible », même si on voit arriver certaines choses de très loin. Mais j’ai clairement senti un manque de profondeur dans l’histoire de base, un peu trop inspirée par le film « L’Effet papillon » . C’est dommage de ne pas avoir vu plus loin. Même chose chez les personnages qui restent tout de même assez cliché, Max y compris.

Côté graphismes, il est vrai que ça pêche un peu beaucoup sur les expressions faciales des personnages, j’ai même eu droit à des problèmes de lipping durant des scènes entières où les personnages n’ouvraient même pas la bouche pour parler. Très honnêtement, je ne me base pas du tout sur ça pour qualifier un jeu de mauvais ou bon. C’est l’enjeu des parti-pris visuels. Tout le monde n’y adhère pas forcément, comme nous l’ont souvent montré les jeux TellTale. Cependant, je peux comprendre qu’on s’attende à mieux visuellement, dans un jeu qui se veut « interactif » sur une console dernier cri. Pour ma part, j’ai poussé mon jugement plus loin que ça quand-même, et je trouve la réalisation graphique plutôt bonne dans l’ensemble et dans le style.

Pour ce qui est de l’ambiance par contre, j’étais dedans (sinon je pense que ça ne m’aurait pas autant ému) malgré quelques passages mous du genou et parfois un peu longs à la détente, faute à un type de jeu en point & click assez peu dynamique finalement. Heureusement, l’histoire parvient à réveiller l’intérêt lors de quelques moments-clés.

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Jeu de l’année ou pas ?

Qu’en est-il alors de ce jeu ? Personnellement, je l’ai bien apprécié, j’y ai joué avec intérêt et malgré les points cités plus haut, mon expérience de jeu n’a pas été gâchée. Simplement, j’aurais souhaité que ça aille plus loin dans les réflexions, surtout lorsqu’on exploite un thème comme celui de « remonter dans le temps » où chaque décision à ses propres conséquences. L’intrigue aurait pu être poussée si loin, sans devenir une pale copie d’un film de 2004. Ce qui me pousse à ne pas le considérer comme LE jeu de l’année. Evidemment, c’était sympa à faire sinon je ne l’aurais pas terminé, et j’ai pris du plaisir à y jouer. Je l’ai d’ailleurs enchainé plutôt rapidement, bien que le jeu ne soit pas spécialement long. Comptez une dizaine d’heures pour le terminer. Soit environ 2h par épisode. Mais de là à dire que c’est le jeu le plus « ouf » auquel j’ai pu jouer : Non.

La révolution du jeu vidéo ne réside pas dans Life is Strange. Il a été à de nombreuses reprises comparé à Heavy Rain, sur base du fait que chaque action a ses répercussions et modifiera la trame de l’histoire, mais la comparaison s’arrête là pour moi, et encore puisque l’incidence de nos actions n’a pas un périmètre si vaste que ça dans LiS. L’intensité des deux jeux n’est pas du tout comparable, ni même la trame scénaristique jusqu’à son climax. J’en ressors émue car c’est prenant et touchant, mais il n’y a pas de « mind fuck » non plus, faut pas abuser.

Aussi, tout le monde s’extasie sur l’OST du jeu qui est certes sympathique, mais bien loin d’être aussi mémorable que d’autres thèmes de jeux vidéo. On a plus l’impression d’écouter une playlist folk sur Spotify qu’une musique entièrement pensée pour l’identité d’un jeu.

Dis comme ça, on aurait presque l’impression que je n’aime pas Life is Strange, chose qui est complètement fausse, le jeu reste très bien, je l’ai apprécie tout au long de ses épisodes, mais il n’est pas aussi EXCEPTIONNEL qu’on veut nous le faire croire.

Rédigé par

Nyah

Blog d'une Geekette aux cheveux changeants, jouant à la console et élevant des dragons dans le Royaume des Septs Couronnes. Ecrivez-moi à cette adresse : stefania.ophiel[at]gmail.com