Difficile… si je devais ne donner qu’un mot pour définir The Last of Us Part II, ce serait « difficile ». Non pas dans son cheminement, mais dur dans son histoire, dans ses scènes de combats, dans ses visages et même dans l’écriture de ce test afin d’éviter tous les spoils potentiels. Même si je pense que la majorité des gens qui liront ces lignes auront déjà fini le jeu.

 

Les retrouvailles

Retrouver Elie et Joel était un bonheur pour moi. J’avais vraiment aimé le premier opus, même si je lui trouvais certains défauts (très minimes au demeurant). Là j’étais content de pouvoir faire une nouvelle aventure avec ces deux personnages qui m’avaient tant marqués. Reprendre le cheminement de leur vie après avoir échappé aux lucioles et sauvé Elie d’une mort certaine. Que s’était-il passé ? Quel était leur nouveau but ?

Puis un jeu Naugthy Dog est forcément gage de claque graphique et de petits détails poussés à l’extrême. Le plus difficile comme je le disais va être de parler de cette aventure sans spoiler. Pour moi c’est impossible parce que 99% du jeu est dans le scénario, son histoire, sa dualité, la profondeur des personnages, les différents groupes d’ennemis humains comme infectés. Le tout enrobé dans un magnifique écrin visuel bien sûr. Mais pour faire simple ce jeu doit être joué ! Ce jeu est magnifique ! Ce jeu est un film interactif avec une histoire qui prend aux tripes.

Commencer la suite de The Last of Us, c’est comme retrouver des personnages que l’on vient de quitter. On se demande ce que l’on va nous concocter, on se demande si la prise en main aura toujours la même saveur et surtout quelles nouveautés du jeu pourraient nous bluffer. La prise en main est immédiate, on retrouve des amis de longue date. Et en même temps on sent une évolution, notamment au niveau des déplacements mais à laquelle on s’habitue très vite.

Si je devais spoiler l’histoire, ce ne serait que les premiers moments. On retrouve nos protagonistes 4 ans après la fin de leur première aventure. Ils ont élu domicile à Jackson, dans le Wyoming, où ils passent des jours paisibles. Seulement, ils vont être obliger de partir à Seattle et de recommencer à affronter des infectés, ainsi que de nouvelles factions. Tous ces protagonistes vous obligeront à avoir des approches différentes selon le type d’ennemis.

 

La baffe graphique

La PS4 nous a habitué à de jolies choses. On peut dire qu’on s’est extasié devant beaucoup de jeux. Mais là… ce n’est pas juste beau, on se prend une véritable claque graphique. On voit une foultitude de détails qui rendent ce monde mort et vivant à la fois.

J’ai cependant été choqué par un truc tout con. Dans la première partie du jeu, il y a une séquence dans la neige. J’avais encore en tête mes premières foulée dans God of War. Je me rappelle avoir passé plusieurs minutes à laisser des traces de pas dans la poudreuse. La neige se poussait à chaque pied posé dans cet amas blanc. Ici, dans TLOU2, la dynamique n’y est pas. C’est un peu dommage, même si en moins de 10 secondes, on passe à autre chose et on s’extasie sur le reste.

 

Un gros travail d’animation

L’animation est un autre point qui m’a bluffé. Notamment les combats à mains nues. Pour certains, on a l’impression que l’environnement est parfaitement utilisé. Il ne s’agit pas juste d’une interaction entre 2 PNJ. Les décors sont naturellement au service des actions et le tout s’intègre parfaitement aux animations. Comme le fait par exemple de pouvoir fracasser la tête d’un ennemi sur une table ou le coin d’un meuble. C’était assez jouissif.

Même chose pour les combats furtifs, quand tu étrangle un ennemi et que tu lis tout un panel d’expressions sur les visages. La souffrance sur celui d’Elie et la vie qui quitte le corps de l’ennemi, j’en ai encore des frissons. Tellement de détails qui rendent le tout crédible au plus haut point et nous permettent facilement de se mettre à la place des personnages. Je pense notamment à certaines scènes hyper nerveuses de fuite ou de course poursuite où on stresse presque autant que les protagonistes (mais no spoils !)

 

Amour et coup de gueule

Un jeu qui transpire l’amour et les détails. Ces deux mots sont forcément associés ici. Car il faut beaucoup d’amour pour avoir mis autant de détails partout dans ce jeu. Une extreme tension de chaque instant qui grandira au fil de l’aventure, tout comme la noirceur de ce monde qui se fera de plus en plus intense tout au long de votre épopée.

On sent que l’équipe de Naughty Dog a fait un travail passionné sur ce TLOU2. Même les musiques composées par Gustavo Santaolalla sont superbes.

Mais j’ai quand-même un coup de gueule à ce sujet. Malheureusement, la version Ultra Collector du jeu n’est pas distribuée en France. Alors autant pour les figurines, ce n’est pas grave car ce n’est pas forcément mon kiff, autant pour le vinyle et le sac à dos, j’étais vraiment chaud. J’aurai voulu un vrai vinyle 33 tours (pas le 45 qui est dans le collector) avec toutes les musiques du jeu et la reprise d’Elie à la guitare, qui est pour moi un des moments les plus touchants du jeu (ça va, ce n’est pas vraiment un spoil).

 

Le mot de la fin

Une fois que l’on a dit tout cela comment peut-on continuer à parler de TLOU2 sans spoiler …
Ce que vous devez savoir, c’est que vous allez vivre une véritable aventure qui aura de nombreux rebondissements. Ce sera souvent très dur psychologiquement et vous n’en sortirez surement pas complètement indemne. Marqué par pleins de contradictions et l’envie irrémédiable d’en parler, d’en débattre et de partager votre aventure qui vous aura surement chamboulé. Vous prendrez des positions qui seront certainement contraires à vos amis, car TLOU2 porte des jugements que l’on se forge soi-même. Il ouvre les yeux sur le fait que le monde n’est pas juste noir ou blanc et qu’en des temps certains, nos certitudes pourraient être balayées d’un revers de la main. Tout comme nos choix ou notre façon de penser actuelle.

Une seule chose reste sûre, on continuera à se battre pour ce que l’on pense juste, en suivant sa propre histoire. Ce jeu n’est pas juste un jeu. Il pose des questions et brise des barrières, surtout en ce moment. Il met en son centre une héroïne forte et humaine, dans la lignée des nouvelles héroïnes auxquelles on veut s’identifier. Alois, Lara, Kate, Jade et j’espère bien d’autres plus encore. Ce genre de jeu remet en question et fait du bien.

J’ai aimé TLOU2 assurément. Je ne veux pas de fin à cette saga, mais c’est une opinion très personnelle et égoïste. Je ne sais pas si on peut avoir un 3ème épisode, et je le redis égoïstement : j’aimerai que ce soit le cas. Parfois il ne faut pas toucher une œuvre, la laisser continuer à grandir dans notre imagination et s’en souvenir parfois avec tendresse. J’utilise beaucoup de jolis mots pour décrire ce deuxième opus, mais n’ayez crainte ce n’est pas si tendre et le vrai mot de ce jeu reste …. Difficile.